Faire commun avec un organisme vivant,
la fourmi

Crédits photo: Wirestock

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Par exemple, dans une fourmilière, il y a la ou les reines et des ouvrières. Elles ont chacune une mission de vie bien précise qui évolue selon leur âge. Les plus adolescentes s’occupent ainsi des larves, les jeunes défendent le nid, à âge presque mûr elles nettoient et les plus âgées, "les plus sacrifiables ou expérimentées" selon le point de vue, sont celles qui sortent dehors pour chasser et chercher à manger pour les autres. Et c’est ainsi, de façon innée.
Et une pandémie chez les fourmis ça donne quoi ?
Elles réagissent comment ?
« Nos colonies n’ont jamais connu de pandémie sous nos yeux... Toutefois, on sait que les acariens peuvent fortement leur causer du tort, raconte Fabrice Savarit. Particulièrement dans une jeune colonie où les fourmis sont encore peu nombreuses ». En fait, plus il y a d’ouvrières qui nettoient son nid et s'attèle à la toilette de ses congénères, plus il y a une immunité collective forte et un risque moindre de les voir décimées.
Fabrice Savarit leur pose donc des questions, à sa façon évidemment. Il observe leur réponse face un stimulus et ne considère pas une absence de réponse comme une mauvaise réponse mais plutôt, comme une question mal posée de sa part.
Même s’il conserve une posture purement scientifique de l'observation, Fabrice Savarit raconte : « parfois les questions que l’on pose permettent d’améliorer la condition animale en remettant en cause les façons de procéder ». Il prend l’exemple des vaches que l’on coupait de leurs cocons, jeunes, pour les mettre au cœur « d’autres lots », ce qui les amenaient à avoir une certaine attitude qu’elles n’avaient pas en restant dans « leur cocon familial ». Cela s'appelle l'éco-éthologie ou écologie comportementale: une façon en somme, de réinterroger la posture de l’homme, de réinterroger le vivant tel que nous le considérons.  
  
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