La Seine-Saint-Denis un territoire urbain certes, où la nature a été, demeure et parfois même reprend ses droits.
Parcs départementaux, bois et forêts, friches végétalisées, agriculture urbaine, interstices non désherbés.
Place au vert !
 > Dans vos oreilles:
Prise de son: Delphine Thebault dans la forêt de Bondy
Clichy-sous-bois.
Et au milieu de la Dhuis et des douglas, pousse le vivant.
Feda Wardak, architecte-constructeur en résidence aux Ateliers Médicis, met en scène le projet "En dessous, la forêt". En 2020, il prend ses quartiers dans le bois de Bondy et construit une cabane. Puis une structure en bois avec les jeunes et habitants du quartier. Il a transformé le pavillon forestier en atelier dans lequel il préfabrique la structure qui prend ensuite vie, à quelques minutes de là.
Rencontre à son pied entre Feda Wardak et notre carte blanche Olivier Darné.
Bribes d'échanges.
© Bruno Lévy
© Bruno Lévy
« L'architecture n’est qu’un prétexte pour poser des questions, faire bouger le curseur. Cette forêt est mitoyenne d’une rénovation urbaine intense, de l’arrivée du tramway, des chantiers colossaux sont en cours...
Alors cet endroit, le pied de cette structure, c’est un nouvel espace de débats contradictoires, un espace politique. Et les vestiges des feux qui sont là, le prouvent. »

© Bruno Lévy

© Bruno Lévy

« - A qui appartient ce lieu ?
- Aux habitants de la forêt. Ils étaient là avant, ils seront là après. C’est aux invisibles de la forêt, ceux qui ne s’inscrivent plus dans la transformation et la rénovation urbaine, ceux qui trouvent refuge ici. »
> Arpenter plus loin:
Qui est Feda Wardak ? Par là.

© Bruno Lévy

«Ici l'architecture n'est qu'un prétexte qui ne doit pas rester une coquille vide. Qui doit être utile, un temps donné. Tant pis si elle est démontée, c'est le processus logique.
On construit, on retire et les souvenirs restent. A l'image de ce qui se passe à la sortie de la forêt. »


> Arpenter plus loin:
En dessous, la forêt, le projet ici. Et l'interview de Feda Wardak par ici.
«- Un monsieur vit et crée depuis 30 ans des cabanes ici dans ce bois. Depuis 30 ans, ses cabanes sont systématiquement détruites. Moi j’arrive, et en deux mois je monte cette structure avec les autorisations.
- Cela en dit long sur qui permet à qui d’exister. C’est ton droit qui autorise cet homme à être et vivre ici. »

Crédits photo: Bruno Lévy

1% artistique. Pour permettre aux collégiens de fréquenter l’art contemporain au quotidien, le Département de la Seine-Saint-Denis offre à des artistes la possibilité de réaliser des œuvres originales pour tout nouvel établissement scolaire.
En 2018, Simon Boudvin qui habite à la jonction entre Bagnolet et Montreuil, à proximité du nouveau collège Solveig Ansprach à Montreuil est choisi. Il porte depuis toujours un regard particulier sur le rôle, parfois sauvage, que joue la nature dans la densité urbaine. Il monte ainsi, dans le jardin partagé reliant les bâtiments du collège et le parc départemental Jean Moulin - les Guilands une sculpture faite de bûches de châtaignier qui évoluera dans le temps et pourra servir d’habitat à une faune locale. La suite ici.

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La Seine-Saint-Denis compte 15 parcs - dont 7 parcs départementaux - et forêts classés en site Natura 2000 depuis 2006, pour y préserver 12 espèces d'oiseaux rares. En savoir +
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Réinvestir les friches: cas d'école avec La Sauge
En 1950, les deux tiers de la Seine-Saint-Denis étaient des terres agricoles. Pour réconcilier le département avec son histoire et sensibiliser les habitants à l'agriculture durable, l'association La Sauge investit les friches pour en faire des lieux de production agricole et d'apprentissage.
© La Sauge
© La Sauge
©  La Sauge
© La Sauge
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© La Sauge
© La Sauge
© La Sauge
©  La Sauge
© La Sauge
© La Sauge
© La Sauge
©  Bruno Lévy
© Bruno Lévy
© Bruno Lévy
© Bruno Lévy
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Les friches urbaines, des espaces à fortes valeurs patrimoniales et écologiques. Étude réalisée par Direction de la nature, des paysages et de la biodiversité du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Ici. 
Sur la RN3, au niveau de Bobigny (Seine-Saint-Denis), les automobilistes filent sans se rendre compte qu'à quelques mètres d'eux se joue une petite révolution. L'objectif : "Que tout le monde puisse jardiner deux heures par semaine !", résume Swen Déral, cofondateur de la Sauge (Société d'agriculture urbaine généreuse et engagée). Là, entre la nationale et le canal de l'Ourcq, s'est installée la ferme urbaine de la Prairie du Canal sur ce qui était autrefois l'usine MBK.
Le jeudi, les bénévoles peuvent y prêter main-forte aux salariés de l'association. La démarche n'a rien de gadget. « Nos fermes sont accessibles au grand public pour favoriser une démarche d'engagement », explique Swen Déral. A Bobigny, la Prairie du canal est une invitation à s'imprégner en douceur de la question de la transition écologique. Les ateliers permettent ensuite de pousser plus loin la découverte. Puis la location de parcelle pour, dans certains cas, envisager une réorientation professionnelle dans le secteur agricole. L'idée n'a rien de saugrenu. "Il ne faut pas oublier que, dans 10 ans, 50% des agriculteurs actuels seront en retraite, rappelle Swen Déral. Et qu'une partie de la relève se trouve en ville."
Faire commun… Avec un organisme vivant, la fourmi !
A l’Université Paris 13 Sorbonne à Villetaneuse des séquano-dyonisien.ne.s d’adoption d’un genre particulier ont pris leurs quartiers. Fourmis et souris vivent sous l’œil aiguisé et curieux des chercheurs du Laboratoire d’Éthologie Expérimentale et Comparée.
Rencontre avec l’un d’eux, Fabrice Savarit, tombé dans la fourmilière il y a 23 ans.
Son crédo: l’éthologie, autrement dit, l’étude éthique du comportement animal.
L’objectif : comprendre comment une espèce de fourmis venues du Mexique vit et réagit à son environnement. Il les interroge en étant sans cesse curieux et créatif pour tenter de les comprendre.
Notre mission en se rendant au labo: savoir si oui ou non, il existe des liens pertinents, des solutions innovantes que les fourmis pourraient nous inspirer, à nous, êtres humains. 
Fabrice Savarit qui enseigne à 35 étudiants issus d'un cursus biologie pour certains, et psycho pour d’autres, commence par une règle de base. « Je leur apprends à observer d’une manière scientifique, à se détacher d’une interprétation humaine de certaines attitudes. Par exemple, voir deux fourmis se battre ne signifie pas que ce sont deux fourmis qui se détestent, comme pourraient le faire deux humains. Une fourmi ne distingue les autres qu’au travers du spectre « je la connais, ou je ne la connais pas ». »
« -Mais tout de même !
Il y a bien des moments, en observant ces colonies où l’ancien généticien de formation est épaté non… ?
- Oui, toujours ! » 
Même si le scientifique met un point d’honneur à se détacher de son "humanité", nous ne pouvons pas nous empêcher en l’écoutant raconter l'organisation sociétale des fourmis, d’y voir quelques parallèles et contradictions avec l'être humain.
> Arpenter plus loin
Zoom sur ces friches urbaines, longtemps à l’abandon, qui verdissent aux quatre coins de la Seine-Saint-Denis. Sur une dizaine d’hectares de terrains mis à disposition par le Département, des projets associatifs individuels ou dans le cadre d'appels à projets tels que Parisculteurs remettent jardins, jardiniers et nature au cœur de la ville. La suite ici.
Design graphique: @Antje_Welde / Voiture 14
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