La carte blanche
donne carte blanche.

> Dans vos oreilles:
Lecture extraite de "Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation" de Vinciane Despret.
A propos de notre façon de vouloir communiquer avec les araignées.
Mise en son: Delphine Thebault, In Seine-Saint-Denis

Anne-Emmanuelle Thion, photographe en sensibilités
Olivier Darné choisit de partager le travail d'Anne-Emmanuelle Thion. En 2020, cette photographe indépendante a mis sous son objectif la Zone Sensible de Saint-Denis. Onze grands formats qui sont à découvrir en ce moment sur place.
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
Lorsqu’elle a commencé sa carrière de photographe indépendante, Anne-Emmanuelle Thion se rendait souvent en Seine-Saint-Denis, des incursions qui ne lui ont pas laissé des souvenirs impérissables. « Surtout parce que c’étaient des photos de chantier, des commandes très réglées », sourit-elle. En revanche lorsqu’elle quitte régulièrement son havre vert de Pithiviers dans le Loiret pour la « Zone Sensible » de Saint-Denis, elle est transportée : « Cette Ferme urbaine, c’est un lieu qui me transcende tout comme l’énergie d’Olivier Darné qui fait vivre cet endroit avec son enthousiasme permanent. Et, j’ai beau vivre à la campagne, à chaque fois que je viens ici, je voyage de manière douce. »
En 2020, elle y est revenue souvent le temps d’une résidence hachée par la crise sanitaire : « mon objectif, c’était de prendre le temps de m’immerger dans l’univers de la Zone Sensible et de relater en photos mes sensations, mes rencontres au fil des saisons. » Ce qui donne finalement onze grands formats photos à découvrir en ce moment au gré des allées de la Ferme dyonisienne (1). « Il y a de l’humain et du végétal dans la série de photos que je présente. Cela raconte un peu la manière dont je me trouve transportée dans une zone à part à chacune de mes visites à Saint-Denis. Zone Sensible, c’est un vrai bien-être, de la simplicité, de la bienveillance, un endroit où j’aime me laisser surprendre par les personnes que je rencontre… »
   
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
©  Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
 © Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
Photographe indépendante, elle l'est devenue à la fin du siècle dernier, lors d’un voyage au Niger. « Lors d’une fête en plein désert, j’ai rencontré un photographe spécialiste des paysages, Philippe Bourseiller. Une vraie révélation. Je suis devenue son assistante. Sans lui, je n’aurais peut-être pas persévéré dans la photographie. Il m’a donné confiance en mes capacités. »
Et confirmé sa vocation précoce. « La photo, c’était un peu un désir inconscient, retrace celle qui a brièvement habité Gagny au début de sa carrière professionnelle. Quand j’étais « jeunette », je rêvais de voyages, de partir vivre avec les Aborigènes d’Australie, je découpais aussi, sans cesse, des images de décoration. Et puis un jour en ouvrant un bouquin, je suis tombée sur une formation de photographe et l’évidence m’est apparue. »

   
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
Elle n’a plus jamais disparu et la spécialiste du portrait qui a découvert Olivier Darné, à l’occasion d’un reportage commandé en 2019 par le magazine Garden Lab , aimerait bien faire étinceler sa flamme artistique autour du projet émergent du H-Lab de ce même Darné : « J’ai envie de continuer d’une façon ou d’une autre autour du projet commun que mènent Olivier Darné et Patrick Degeorges, de laisser une trace sur l’évolution de la Zone Sensible, de montrer comment la dimension humaine et sociale de cette zone s’étend vers l’extérieur, comment la population environnante s’en empare... »
Alors, une nouvelle fois sur la Zone sensible, Anne-Emmanuelle Thion laissera parler sa sensibilité photographique.
Fred Haxo
  
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
© Anne-Emmanuelle Thion
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© Anne-Emmanuelle Thion
> Lolita Bourdet
Photographe, co-fondatrice du collectif Les Cousines
Zoom sur le travail de Lolita Bourdet mené depuis 2019 aux Murs à Pêches de Montreuil. Un travail coup de cœur du jury du la troisième édition du concours photographique Territoire(s) organisé par le In Seine-Saint-Denis et la Maison de la Culture 93.
Un peu d'histoire.
Apparu au XVIIème, le site forme un labyrinthe de murs composés de chaux et orientés vers le soleil, qui emmagasine de la chaleur et permet de produire des variétés de fruits habituellement réservées aux climats doux du sud de la France. L'horticulture montreuilloise acquiert une renommée internationale et ses fruits sont servis à la table du Tsar, de la reine d’Angleterre ou du roi Louis XIV. À son apogée, le site occupe 320 hectares et produit 17 millions de fruits. L'activité cesse peu à peu avec l'arrivée de l'ère industrielle, laissant de nombreux terrains à l’abandon, pollués par les usines voisines ou détruits au profit d’aménagements urbains.
   
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
Au cours des années 80, appuyées par la mairie en place, les communautés tziganes de Montreuil trouvent refuge dans des parcelles vacantes. En parallèle, des associations de riverains militent pour la préservation des murs afin de faire classer le site. Sur les 35 hectares encore existants, 8,5 hectares sont désormais protégés. Aujourd’hui de nombreuses associations et entreprises engagées s’implantent à leur tour pour former un laboratoire à ciel ouvert d’expériences écologiques, culturelles, sociales et solidaires. Gitan·es, Manouches, Roms, jeunes de la cité voisine, militant·es, personnes exilées ou en réinsertion, investissent alors de manières multiples ce territoire morcelé.
La typologie unique du site, composée d’une friche épaisse et de plusieurs kilomètres de murs formant une myriade d’espaces, offre un espace propice pour exister, loin des stigmates de la société. Les habitats qui s’y sont implantés, parfois précaires, offrent paradoxalement une relation privilégiée avec la nature et le vivant, permettant à quelques-un·es l’autosuffisance alimentaire. L’arrivée imminente du tramway, l’intensification de l’urbanisation et la gentrification de la banlieue parisienne mettent aujourd’hui en péril ce microcosme jusqu’ici resté à l’abri des regards. En parallèle, le site bénéficie du Loto du Patrimoine initié par Stéphane Bern, permettant la rénovation de nombreux murs en ruine et favorisant ainsi la mise en lumière touristique du lieu.
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
© Lolita Bourdet
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Design graphique: @Antje_Welde / Voiture 14
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