Et ailleurs en Europe comment questionne-t-on « le ciment » ? Dans son sens premier, comme au figuré ? Cap sur l’Allemagne, la Grèce, la Bulgarie et la Croatie.
Haus Der Statistik, 
projet de développement urbain coopératif et d’intérêt public de (très) grande ampleur

La carte blanche choisit l’expérience allemande, berlinoise, Haus Der Statistik par Erik Gongrich et Rodney LaTourelle, tous deux artistes/architectes en sont partie prenante. La parole et les images leurs sont données. 
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
© Erik Gongrich
Mise en contexte, par Erik Gongrich : Haus Der Statistik est un projet modèle de développement urbain coopératif et d'intérêt public sur l'Alexanderplatz au centre de Berlin. Aux manettes : les cinq partenaires de "Koop5", le Département du développement urbain et du logement du Sénat, Bureau de district de Berlin-Mitte, les entreprises publiques WBM et BIM ainsi que ZUsammenKUNFT Berlin eG, société et initiatives artistiques.
Haus Der Statistik, ce sont 45 000 mètres carrés d'espace existant et 65 000 mètres carrés de nouvelles constructions entièrement dédiés à l'art, la culture, les affaires sociales, l'éducation, le logement abordable ainsi qu'un nouvel hôtel de ville pour Mitte d'ici 2030.
Un bond dans le temps : Haus der Statistik a été construite de 1968 à 1970 et était le siège de l'Administration centrale des statistiques de la RDA. Après la réunification en 89, le bâtiment a été utilisé comme succursale de l'Office fédéral de la statistique et comme bureau du commissaire fédéral aux archives de la Stasi jusqu'en 2008. Le bâtiment était alors vide et devait être démoli d'ici 2015. Seulement voilà, la raréfaction des espaces culturels et sociaux à Berlin a poussé l'Alliance des studios berlinois en danger (AbBA) a étendre une banderole sur la façade extérieure. S’en sont suivis actions, débats qui ont conduit à repenser la politique et en 2018 l’immeuble a connu un autre sort : un rachat afin d’y développer un projet modèle orienté vers le bien commun. Un cas rare où l'administration a pris en charge l'espace public, social et culturel.
Lieu d’expérimentation : au cœur de ces 45 000 mètres carrés, on trouve niché la Haus der Materialisierung. C’est un lieu d'environ 2000 mètres carrés dédié aux cycles de matériaux, au réemploi, production et réutilisation d'objets usagés et récupérés. Depuis fin 2019, la Mitkunstzendrale est né. Il s’agit d’un quartier général des communs sculpturaux, réalisé à travers des pratiques artistiques de recyclage de matériaux, d'histoires et d'idées. L'équipe centrale de MKZ est composée d'Erik Göngrich (artiste, architecte), Valeria Fahrenkrog (artiste), Nora Wilhelm (designer produit), Marcos Gercía Péres (artiste). Depuis 2001, ils travaillent de concert avec l'Institut de biotechnologie pour installer un laboratoire d'art champignon.​​​​​​​
45 000 mètres carrés d'espace existant et 65 000 mètres carrés de nouvelles



Un cas rare où l'administration a pris en charge l'espace public, social et culturel.
Rodney LaTourelle, béton recyclé :
   
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
© Rodney LaTourelle
En 2022, l'artiste Rodney LaTourelle utilisera la Mitkunstzentrale pour briser le béton démoli de la Haus Der Statistik, le recyclera et le transformera en blocs de béton nouvellement colorés.
« En tant que processus artistique, la fabrication d'une unité productive (la brique de béton) pour la création d'un pavillon culturel à usage local est un signal de notre transformation d'époque vers des matériaux et pratiques de construction respectueux du climat.
Il est bien connu que la nature de la production de béton doit changer ; le sable et le gravier, les granulats typiques utilisés pour le béton commun sont gravement épuisés et la production de ciment Portland génère 10 % des émissions anthropiques mondiales de CO2. En combinant un matériau en béton recyclé récupéré des rénovations de Haus der Statistik et broyé en agrégat sur place, avec un liant fabriqué de manière durable composé de cendres volantes et d'autres suppléments ainsi que de pigments organiques, la brique elle-même peut devenir une déclaration puissante, à la fois écologique, à fort impact social et créatif. »

Rodney LaTourelle

…la production de béton doit changer.

…la brique elle-même peut devenir une déclaration puissante, à la fois écologique, à fort impact social et créatif. 

©Simon Denise

Eleusis, ville de contrastes et de paradoxe

Aujourd’hui, Eleusis rime avec désindustrialisation et dépollution. C’est cette ville aux portes d’Athènes dans laquelle les touristes ne s’arrêtent pas, qui est Capitale Européenne de la Culture 2023. 
C’est sur cette ville et dans ce cadre que le Plus petit cirque du monde de Bagneux, dirigé par Elefterios Kechagioglou y bâtit « Escaladant Eleusis » un projet culturel, architectural, humain. « Une façon d’emprunter un terme du cirque, de la marche, il y a cette notion de « marche au bord du précipice ». Cela nous permet de prendre de la hauteur, de sentir, de voir ce que l’on ne voit plus ».
Tout débute en 2018 lorsque, Elfeterios Kechagioglou est invité par l’institut français d’Athènes à contribuer au projet "1 élu, 1 artiste". Il s’envole pour la ville grecque, y rencontre son maire et découvre l’âme de cette ville. « Nous avions envie d’un projet qui résonne avec celle ville singulière et étonnante, détaille-t-il. Eleusis n’a pas de théâtre, les artistes ont donc investi les espaces publics, les friches, les anciens bâtiments industriels. On a profité du fait qu’il n’y ait pas d’espaces dédiés ».

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La Seine-Saint-Denis, avec son projet Art sport porté par GONGLE, la coopérative d’urbanisme culturel Cuesta et le Département, a été retenu via l’appel à projets Actors of urban change, un programme de MitOst e.V financé par la Fondation Robert Bosch.

© Panos Georgiou

Les questions posées :
Comment améliorer nos lieux de vie avec des solutions durables ? Comment stimuler des communautés pour qu’elles co-créent leur environnement urbain ? 
Comment l’espace public peut-il être re-imaginé pour devenir un centre de vie pour des villes sous pression ?

Bref, comment se réapproprier et faire ciment ?
Cap sur la Seine-Saint-Denis !
Art et sport font bon ménage. Mieux, ils suscitent des synergies qui aboutissent à des productions décalées et inclassables, renouvellent le champ des pratiques sportives et artistiques, ont des effets sur les différents acteurs, génératrices d’empowerment, de sortie des assignations et de réduction des inégalités... Les projets art sport participent à la fabrique de la ville, s’emparent de l’espace public, font ciment entre les habitant.e.s, premiers bénéficiaires des transformations à venir du territoire.
Le Département de la Seine-Saint-Denis construit et anime ainsi depuis 3 ans un réseau départemental art sport. Cette mission est confiée à l’association GONGLE. Un tournant européen a été pris lorsque que, le projet Art sport a été retenu via l’appel à projets Actors of urban change, un programme de MitOst e.V financé par la Fondation Robert Bosch.  Le programme a ainsi permis à notre territoire de tester de nouveaux outils artistiques notamment l’Urbex en multiplex. Conçu par GONGLE, inspiré de l’exploration urbaine filmée au téléphone portable et connectée en zoom, il permet d’expérimenter des pratiques art sport dans l’espace public tout en reliant les équipes ou les groupes sur une même interface digitale pour créer des liens entre collectifs. En savoir plus !
   

Design graphique: @Antje_Welde / Voiture 14
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